L’Anneau d’Or est le circuit des cités historiques qui entourent Moscou.
Notre voyage prévoit d’abord Serguiev Possad. La banlieue moscovite puis la campagne défilent tranquillement, laissant apercevoir entre les bouleaux isbas et autres maisons de bois dont raffolent les habitants pour les week-ends et les vacances.
À Serguiev Possad, nous visiterons surtout la laure de la Trinité Saint-Serge. Ce monastère est un peu le Vatican de l’église orthodoxe russe. En effet, c’est là qu’en 1345, Serge de Radonège fonda un monastère qui fut bientôt entouré d’une bourgade puis d’une ville. Devenu le plus grand chef spirituel de Russie, Serge sera canonisé en 1422. Saint Serge est l’un des saints les plus vénérés dans l’église orthodoxe.
La laure de la Trinité Saint-Serge est un complexe religieux entouré d’une enceinte fortifiée. La célébrité du lieu lui assura la présence d’artistes de renom ainsi que des dons provenant de hauts personnages. C’est pourquoi le musée installé dans la sacristie abrite des pièces d’orfèvrerie magnifiques et des ouvrages brodés qualifiés de “peinture à l’aiguille”, en raison de l’extrême finesse de leur exécution.
Passons sous le porche de “La Belle Porte” où des fresques représentant des scènes de la vie de Saint Serge nous accueillent.
Nous voici à présent devant l‘église-sur-Porte Saint-Jean-le-Précurseur aux cinq coupoles dorées.
Aussitôt le clocher bleu et blanc attire le regard : haut de plus de 80 mètres, on remarque de très loin sa silhouette élégante à cinq étages.
Tout près, une chapelle baroque abrite une source dont l’eau miraculeuse a guéri un aveugle.
Et juste à côté, sous une sorte de baldaquin, coule aussi cette même eau que les pèlerins peuvent boire ou même emporter chez eux.
Nous visitons la cathédrale de la Dormition, carrée, haute, sobre, toute blanche, consacrée à la Sainte Vierge. Ses cinq bulbes guident notre regard vers le ciel. Celui du centre est doré, tandis que les quatre autres sont bleu nuit, constellés d’étoiles d’or.
À l’angle de l’église, le tsar Boris Godounov et sa famille reposent dans un tombeau tout blanc.
Nous passons devant la petite église du Saint-Esprit : son unique coupole bleu et or abrite un clocher qui servit longtemps de tour de guet.
Enfin, au cœur de la laure, nous entrons dans la cathédrale de la Trinité, avec ses trois absides et sa coupole et ses toits recouverts d’or. À l’intérieur, les reliques de Saint Serge reposent dans une châsse en argent sur laquelle les pèlerins viennent s’incliner.
La laure comporte aussi un réfectoire aux murs polychromes. Dans l’entrée, de remarquables fresques illustrent Adam et Ève chassés du Paradis Terrestre.
La salle de ce réfectoire est immense, sans aucun pilier. On l’utilise pour les cérémonies et les réceptions. Une simple balustrade la sépare de l’église Saint-Serge dont l’iconostase en bois sculpté et doré est d’une richesse inouïe.
À la sortie du réfectoire, se dresse la très petite église Mikheïev qui rappelle l’apparition de la Vierge à Saint Serge et à son disciple Mikhey.
La laure n’est pas un musée réservé à la visite des touristes. Des offices religieux, des processions, des pèlerinages s’y déroulent régulièrement, et comme elle abrite aussi un séminaire, on rencontre souvent des popes, jeunes ou plus âgés…
…dont la soutane noire s’accommode très bien d’un téléphone portable !…