Le Fort d’Amber et le City Palace de Jaipur

Vendredi 8 décembre

Lever 6h, départ 8h vers le Fort d’Amber.

Il est encore tôt mais le Palais des Vents est illuminé par le soleil levant. Cet étrange bâtiment est certainement le plus photographié de Jaipur. Il fait partie du City Palace que nous visiterons cet après-midi. En fait c’est la façade arrière du Zenana. Ses 953 fenêtres avec petits balcons et treillis sculptés permettaient aux femmes de voir la rue, assister aux cérémonies et aux défilés sans être vues : un moucharabieh géant, en quelque sorte !

Le Palais des Vents au lever du soleil

Cette façade magnifique me laisse une impression double : elle est le témoignage de la vie cloîtrée des femmes soumises au purdah ( = interdiction de montrer son visage aux étrangers), mais aussi du sens aigu de la beauté et de l’harmonie des rois de ce pays. Que c’est beau !…

En route, entre Jaipur et Amber, le bus marque un petit arrêt au bord du lac Man Sagar, au milieu duquel le palais Jal Mahal semble flotter, un peu comme le Lake Palace d’Udaipur où nous avons séjourné la semaine dernière. Sur les berges et les petits îlots, nous surprenons quelques échassiers en quête de nourriture.

Le Jal Mahal sur le lac Man Sagar

Échassiers sur le lac Man Sagar

Mais un peu plus loin, une muraille grimpe le long de la pente : nous voyons alors la forteresse d’Amber, avec à gauche le fort de Jaigarh et le petit lac Maota au pied. (En fait, une réserve d’eau artificielle, pour alimenter le fort).

La muraille à l’arrivée au fort d’Amber

Le fort d’Amber

Un attroupement d’éléphants au pied du fort nous indique qu’il faudra monter là-haut sur le dos de ces grosses bêtes. Une nacelle y a été placée et leur trompe a été peinte avec soin. Nous grimpons donc sur le dos de notre pachyderme. Ce n’est pas très confortable et toutes sortes de vendeurs et de photographes nous harcèlent. Mais du haut de notre monture, nous avons tout loisir d’admirer tout en bas le petit lac Maota et le joli jardin moghol et en haut le fort d’Amber, surveillé depuis le sommet de la colline par le vieux fort de Jaigarh.

Le parking des éléphants

Un éléphant bien maquillé

Montée vers le fort

Le jardin moghol

Montée vers le fort

Le cornac nous dépose dans une grande cour. Dès notre arrivée, nous visitons le temple de Kali, la déesse noire aux quatre bras qui a été capable d’avaler les démons. Naturellement, la visite se fait nu-pieds et il est interdit de photographier.

Nous voici à présent devant le Diwan-i-Am, le Hall des Audiences Publiques, soutenu par 40 piliers de grès rouge dont les chapiteaux sont sculptés de lotus et de têtes d’éléphants. C’est là que se tenaient les durbars, les audiences publiques où le roi écoutait les demandes de ses sujets.

Le Hall des Audiences publiques (Diwan-i-Am)

Le Diwan-i-Am : détail

Sur la droite, la Porte de Ganesh, attire l’œil avec ses fresques, ses mosaïques et ses balcons en treillis d’où les femmes pouvaient voir sans être vues. Au centre, évidemment, Ganesh, le dieu à tête d’éléphant.

La Porte de Ganesh

La Porte de Ganesh (détail)

Par cette porte, nous entrons dans la partie privative. Un joli jardin moghol aux parterres géométriques avec des canaux et une fontaine, sépare deux palais :

-le Sukh Niwas (ou Palais des Plaisirs) joliment décoré de motifs floraux, était utilisé l’été. Il était doté d’un système original de climatisation. L’eau du canal était conduite dans le palais jusqu’en haut et retombait en cascade le long d’écrans posés en travers des portes, puis ressortait dans le jardin. Les courants d’air passant au-dessus de la cascade maintenaient une certaine fraîcheur.

-le Sheesh Mahal (ou Palais des Miroirs) a ses murs et ses plafonds entièrement incrustés de verre, de morceaux de miroirs et de métal argenté. La nuit, à la lueur des torches, cela devait créer une atmosphère irréelle.

Le petit jardin moghol

Le Palais des Plaisirs : décoration murale

Détail du système de climatisation

Le Palais des Miroirs : le plafond

Le Palais des Miroirs : les murs

Dans une autre cour, nous pénétrons dans le Zenana (le quartier des femmes), beaucoup plus simple et un peu triste. Les douze femmes du roi Man Singh I disposaient chacune d’un appartement privé, parfois décoré de scènes érotiques explicites. Au centre de la cour, le baradari,un pavillon ouvert aux colonnes blanches, leur servait de boudoir. Épouses et concubines venaient y prendre le frais et pouvaient y tendre des rideaux pour davantage d’intimité.

Le Zenana

Scène érotique dans le zenana

Le baradari

À la sortie, émerveillées par cette visite, nous jetons un dernier regard sur le fort de Jaigarh, le petit lac Maota et son jardin et sur la ville d’Amber, nichée au fond de la vallée.

Le fort de Jaigarh, vu depuis le fort d’Amber

Descente vers Amber

Après cette très intéressante visite, nous nous sommes rendus dans les ateliers et le magasin d’un marchand de tapis et de textiles (foulards, robes sur mesure etc). On nous a montré la technique d’impression par pochoir. Nous nous sommes exercés à réaliser l’impression d’un éléphant en 4 couleurs. Puis nous avons pu suivre toutes les étapes de la fabrication d’un tapis.

Système d’impression avec pochoir

Impression en quatre couleurs

Tissage manuel d’un tapis

Il était temps de déjeuner, chez ce marchand justement, dans un jardin à l’ombre d’un banian. Après le repas, Sandeep nous a montré l’ancienne salle à manger devenue bibliothèque, parce que devenue trop petite pour recevoir les clients. Un joli salon d’été dans la verdure donne une idée de l’agrément de cet endroit débordant de fleurs.

Le buffet

Dans le jardin

L’après-midi, nous avons visité le City Palace, encore occupé en partie par la famille royale.

Le Chandra Mahal, résidence royale

On a d’abord vu le Mubarak Mahal, logement des invités de marque, palais à deux étages avec claires-voies, fines colonnes et arcs trilobés. Il abrite actuellement un musée du textile. On y voit une collection de costumes royaux. On a été particulièrement impressionnés par le caleçon de Sawai Madho Singh I, qui mesurait plus de deux mètres, pour un mètre-vingt de largeur et un poids dépassant les deux cents kilos. Il vous reste à imaginer la longueur de tissu nécessaire pour réaliser ses vêtements.

La Rajendra Pol, gardée par deux éléphants en marbre, mène au Hall des Audiences Privées, le Diwan-i-Khas.

La Rajendra Pol

Le Diwan-i-Khas qui abrite les jarres

Une des deux jarres

Dans le Diwan-i-Khas, sont conservées deux grandes jarres en argent destinées à contenir l’eau du Gange pendant le voyage de Madho Singh II en Angleterre. On dit que ce sont les plus gros objets en argent du monde.

Juste à côté, la célèbre porte Riddhi Siddhi Pol conduit à une petite cour dont les quatre portes sont recouvertes de fresques représentant une saison.

La Riddhi Siddhi Pol

La cour des quatre saisons : le paon = l’automne

La cour des quatre saisons : les roses = l’hiver

La cour des quatre saisons : les vagues = le printemps

La cour des quatre saisons : le lotus = l’été

L’après-midi s’est achevée par la visite d’un magasin où l’on taille (et où l’on vend !) des pierres précieuses et semi-précieuses.

Un repos bienvenu à la chambre a précédé le dîner. Remarquer qu’ici c’est jour de mariage et qu’on a pu s’approcher pour prendre des photos. On a même été invitées à prendre un rafraîchissement, ce que nous avons décliné.

Jour de mariage au Jai Mahal Palace

Le mariage

Le dîner composé d’un plateau garni appelé thali était très bon mais bien épicé !

Le dîner au Jai Mahal Palace : le thali

Conversation animée et soirée “musicale” à cause du mariage. Mais dès  dix heures, plus rien : nous passerons une bonne nuit.

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À suivre : La cité fantôme de Fatehpur Sikri

 

 

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