Mercredi 9 mai
Lever : 6h 30
Ce matin, une grand-messe sera célébrée au pied des ruines en souvenir de la visite du Pape Jean-Paul II, venu ici il y a quelques années. De nombreux pèlerins y sont attendus. De plus, le Tour d’Italie, le Giro, fait étape ici aujourd’hui. Circulation intense, rues interdites, barrières de sécurité, police vigilante : il est préférable de partir tôt pour éviter tous ces désagréments ! À 8h 30, nous quittons donc Agrigente pour Marsala où nous sommes attendus à la cave Florio.
La route d’Agrigente à Marsala est très agréable. Nous suivons d’abord le bord de mer, puis un paysage vallonné entièrement recouvert de cultures : plantations d’oliviers au sol parfaitement entretenu, arbres fruitiers, cultures d’artichauts ou de fèves, champs de blé, serres abritant toutes sortes de légumes, et en approchant de Marsala de plus en plus de vignes, un océan de vignes…
Ici et là, des bâtisses en ruine. Nous avons appris que les propriétaires les laissent en l’état pour conserver le droit, plus tard, de reconstruire au même endroit.
Mais voici la cave Florio où nous sommes accueillis par une charmante hôtesse qui nous explique l’origine du marsala : un marchand anglais à la fin du XVIII° siècle a expédié du vin de cette région en Angleterre et, pour lui faire supporter le voyage, a eu l’idée géniale de lui ajouter de l’alcool. La famille Florio a fait fortune dans ce commerce jusqu’à la troisième génération qui a englouti le tout dans des dépenses somptuaires et des gaspillages insensés. Depuis, la cave a connu plusieurs propriétaires mais le nom est resté. Infortunes politiques ou climatiques ont failli tout emporter. Mais la maison est actuellement la plus prestigieuse de la ville et de l’île.
Curiosité historique : c’est exactement ici que Garibaldi a débarqué le 11 mai 1860 avec ses mille chemises rouges avant de se lancer dans la grande aventure de l’unité italienne. On en garde ici le souvenir.
Dans la cave Florio, on nous montre d’abord des tonneaux empilés en pyramides. Comme ils sont reliés entre eux, le vin tiré d’un tonneau du bas est compensé par du vin venu d’un tonneau du haut, ceci pour obtenir une qualité constante.
Puis nous arpentons les allées à température constante de 18°, bordées de fûts où vieillit le marsala, obtenu à partir de raisins très sucrés, pressés et fermentés auxquels on ajoute de l’alcool.
La dégustation a suivi la visite et nous avons appris la différence entre les marsala avec ou sans moût, secs ou plus sucrés, et comment les marier avec les mets. Naturellement, on nous a fait sortir par la boutique, une bien jolie boutique, bien garnie, qui a provoqué bien des tentations !
Après cette mise en appétit, au déjeuner, on nous a servi une assiette avec de fines tranches d’espadon et de saumon fumé recouvertes de morceaux d’encornet et arrosées d’un filet d’huile d’olive. Ensuite un couscous de la mer avec des lamelles de poissons variés et quelques fruits frais. Un vin blanc du pays et un granité ont arrosé le tout.
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