Sisteron et sa citadelle

Vendredi 14 septembre

Réveil à 7h 30. Il fait encore bien frais lorsque nous nous présentons vers 8h au petit déjeuner servi sur la terrasse. Encore quelques préparatifs et vers 9h 15 nous partons vers Sisteron. Le GPS nous annonce 63 km, ce qui me surprend car j’en ai calculé 86.

Alpes de Haute-Provence, Sisteron, Puimoisson
Puimoisson, sur la route de Sisteron

Après Puimoisson, parvenues à La Bégude Blanche, il nous incite à emprunter une route signalée en pointillés rouges sur ma carte : “route réputée difficile ou dangereuse”. Je comprends mieux.

Oubliant ses conseils déraisonnables, nous prenons la direction d’Oraison, un joli village d’où nous pouvons monter sur l’A 51. Là, plus de virages, plus de lacets, plus de route à repérer, on peut filer vers Sisteron.

Alpes de Haute-Provence, Sisteron
Sisteron, une jolie ville, lumineuse et fleurie

La ville est très animée et se garer représente une gageure. On nous annonce 990 places éparpillées sur 15 parkings. Les trois premiers sont près de la gare, trop loin du centre. Les trois gratuits sont pleins à craquer et nous craignons de devoir repartir. La dernière tentative du côté de la citadelle est la bonne : voilà l’auto au repos jusqu’au soir.

Sisteron est une jolie ville, lumineuse et fleurie, où se dressent cinq tours de formes variées, témoins muets de l’ancienne enceinte qui entourait la cité depuis le XIV° siècle afin de la protéger des Grandes Compagnies, bandes armées qui infestaient la Provence en ce temps-là.

Alpes de Haute-Provence, Sisteron
Arrivée à Sisteron. Au fond, la citadelle
Alpes de Haute-Provence, Sisteron, les cinq tours
Une des cinq tours, souvenir des remparts qui ceinturaient la ville

Passage obligé par l’Office du Tourisme. Un plan ne sera pas inutile et c’est de là que part le petit train touristique. Avant le déjeuner, nous avons le temps de visiter l’ancienne cathédrale Notre-Dame des Pommiers de style roman provençal. Elle présente un joli portail aux pierres blanches et noires. Au clocher carré à flèche pyramidale, est accolé un tambour octogonal ajouré d’une galerie. À l’intérieur, un jeune homme s’improvise notre guide, très intéressant, ma foi ! J’ai retenu en particulier, au-dessus du maître-autel, un grand retable qui représente le tableau de Mignard “Concert donné par les Anges à la Sainte Famille“.

Sisteron, Église Notre-Dame des Pommiers
La façade de l’ancienne cathédrale Notre-Dame des Pommiers
Alpes de Haute-Provence, Sisteron, Notre-Dame des Pommiers, la nef
La nef romane
Alpes de Haute-Provence, Sisteron, Notre-Dame des Pommiers
Une chapelle, dont la voûte représente une coquille
Alpes de Haute-Provence, Sisteron, Notre-Dame des Pommiers, retable de Mignard
Le retable du maître-autel

Vers midi, nous sommes attablées au restaurant du Cours où l’on nous sert une variation autour de l’agneau de Sisteron, qui bénéficie de l’appellation AOP au même titre que le pré-salé normand. L’assiette se composera d’une caillette (pâté tiède), d’une côtelette et d’une tranche de gigot, accompagnées de gratin dauphinois.

Sisteron, Restaurant du Cours
Le restaurant du Cours à Sisteron
Sisteron, Agneau AOP
L’agneau AOP de Sisteron

Après le déjeuner, l’heure est venue de monter dans le petit train touristique.

Il nous fait circuler dans les rues de la ville, piétonnes, ou populeuses, bordées de maisons parfois reliées entre elles par des rampes abruptes et étroites appelées ici andrones. On rencontre au passage, outre l’église, la tour de l’Horloge au magnifique campanile, et nous approchons de la Durance. La rivière se faufile dans une cluse, entre la haute falaise de la citadelle et le rocher de la Baume. Au pied de ce rocher, l’église Saint-Dominique au clocher aux pierres blanches et noires sert de cadre, l’été, à des concerts ou des soirées littéraires.

Sisteron, une androne
Une androne, passage étroit (et ici voûté) entre deux maisons
Sisteron, la tour de l'Horloge, campanile
La tour de l’Horloge et son campanile
Sisteron, une cluse
La Durance franchit la cluse de Sisteron
Sisteron, le rocher de la Baume
Le rocher de la Baume
Sisteron, L'église Saint-Dominique
L’église Saint-Dominique, au clocher lombard
Sisteron, citadelle
La falaise, au sommet de laquelle est perchée la citadelle

Le petit train termine son périple au pied de la citadelle qui veille sur la petite cité du haut de sa falaise. L’endroit est un véritable verrou entre le Dauphiné et la Provence. La ville garde le souvenir du passage de Napoléon de retour de l’île d’Elbe. Bien que royaliste, la cité le laissa passer car elle manquait de soldats et la citadelle manquait de poudre. De là, il put filer sur Paris : “L’Aigle volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame”, comme il le dira lui-même. Il tiendra Cent Jours avant d’abdiquer et d’être conduit sur l’île de Sainte-Hélène.

Sisteron, Plan de la citadelle
Le plan de la citadelle

Comme on peut le constater sur ce plan, la citadelle est donc une énorme forteresse perchée au sommet d’une falaise quasi verticale qui fait face au rocher de la Baume, sur l’autre rive de la Durance. Au premier niveau, des panneaux et des enregistrements rappellent le passage de Napoléon. De là, on commence à découvrir la Durance et la ville qui s’étend à ses pieds. Si l’on élève son regard vers le haut, c’est une succession de bastions superposés, puis les hautes arcades de soutènement, le donjon et le chemin de ronde. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est à Jean Errard, ingénieur militaire de Henri IV, que l’on doit ces fortifications. Vauban a bien dessiné le plan de nouvelles défenses, mais elles ne furent jamais réalisées.

Sisteron, la citadelle
La citadelle (1)
Sisteron, la citadelle et sa chapelle
La chapelle de la citadelle
Sisteron, la citadelle et ses arcades de soutènement
La citadelle : les arcades de soutènement
Sisteron, la citadelle, un bastion
Un bastion
Sisteron, la citadelle, le chemin de ronde
Le chemin de ronde

Plus nous montons, plus la vue se dégage sur la ville en contrebas. Et du chemin de ronde, on a vue également sur l’arrière de la forteresse où se trouve un théâtre de plein air. Et l’on découvre un immense panorama, jusqu’aux montagnes de Laup et d’Aujour.

Sisteron, la citadelle
Vue plongeante sur la ville depuis un bastion
Sisteron, la citadelle
Vue de la ville depuis le chemin de ronde
Sisteron, la citadelle
Le panorama depuis le chemin de ronde
Sisteron, théâtre de plein air
Le théâtre de plein air où a lieu le festival d’été

Visiter ce monument nous a pris près de deux heures, après quoi le petit train nous a redescendues en centre-ville. Après un petit rafraîchissement et un tour à pied dans les rues commerçantes, nous avons remarqué une stèle en hommage au poète local Paul Arène.

Sisteron, Paul Arène
La stèle en hommage à Paul Arène

Et nous avons pris le chemin du retour. Moustiers nous attendait, dans les ors du soleil couchant.

Moustiers, coucher de soleil
Moustiers au soleil couchant

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À suivre : Sur le plateau de Valensole

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