Visite chez les Bishnois

Lundi 4 décembre

Ce matin, lever à 6h 30. La nuit a été un peu agitée, mais nous avons finalement très bien dormi, après que les chiens ont fini d’aboyer. Et dès 6h, c’est la musique en provenance de la mosquée voisine qui a contribué à un réveil prématuré.

Après le petit déjeuner, tout le monde en 4×4 pour un petit safari sur les terres du village bishnoi où nous nous trouvons.

Départ pour le safari-photo

Un premier arrêt nous permet d’observer tout un groupe de grues demoiselles venues tout exprès de Sibérie pour se reproduire.

Grues demoiselles de Sibérie

Puis nous partons à pied dans les champs à la rencontre de bêtes sauvages qu’on voit plus facilement ici qu’ailleurs car cette communauté s’interdit de tuer toute vie et considère certains animaux comme sacrés.

C’est ainsi que nous pouvons observer l’antilope cervicapre reconnaissable à ses cornes torsadées. Le mâle a le dos noir et le ventre blanc et les femelles une robe beige clair.

(Remarquez au passage que c’est le moment choisi par mon appareil photo pour se dérégler et passer en mode sépia : un des aléas du voyage !)

Antilopes cervicapres

La gazelle chinkara porte des petites cornes annelées et une queue courte.

Gazelle chinkara

De loin, nous parvenons à distinguer une antilope nilgaut, sorte de vache à petite tête.

Antilope nilgaut

Quelques chameaux ont complété notre petit safari.

Dromadaires

Nous sommes attendus par un homme de la communauté bishnoi, tout de blanc vêtu, qui nous offre un thé massala en guise de bienvenue.

Notre hôte bishnoi

Et il nous convie à la cérémonie de l’opium, dans une hutte décorée de peintures naïves représentant le paon, emblème du pays. Notre hôte, assis en tailleur, a broyé sa boulette d’opium dans un mortier de forme allongée, puis il a plusieurs fois mélangé la poudre obtenue avec de l’eau et l’a filtrée. Naturellement, il nous a invité à en boire une gorgée.

Décors naïfs

La cérémonie de l’opium (1)

Cérémonie de l’opium (2)

À l’extérieur, nous avons pu visiter sa maison, une hutte ronde aux murs blancs, les lieux de séchage des céréales et des oléagineux, ainsi que les bouses de vache mises à sécher et soigneusement entassées pour servir de combustible.

La hutte de la famille

Réserve de combustible

Les animaux domestiques

Notre guide nous a expliqué que l’arbre qui se dresse dans la cour est un khejri.

Le khejri

Les Bishnois le considèrent comme sacré : ils offrent des prières sous cet arbre avant de creuser un puits, son fruit est très estimé dans la cuisine locale et son écorce a d’intéressantes vertus médicinales. Le khejri survit dans ces régions semi-désertiques et contribue à fixer les dunes de sable du désert du Thar voisin.

L’étape suivante nous conduit chez un potier qui nous a montré tout son savoir-faire, avec le sourire heureux de l’artisan amoureux du travail bien fait. Son accueil chaleureux nous poussés à acquérir quelques-uns de ses chefs-d’œuvre.

Chez le potier (1)

Le potier au travail

Chefs-d’œuvre de notre artisan potier

Au cours du long voyage vers Jaisalmer, nous rencontrons des troupeaux de vaches ou de moutons guidés par leur berger Rabari au turban rouge ou leur bergère voilée et vêtue de couleurs vives.

Berger Rabari

Bergère et son troupeau de vaches

Sandeep nous a expliqué que les femmes de cette région restent voilées devant les hommes et les étrangers. Cette coutume date de l’arrivée des musulmans. Puis il a détaillé le système des castes en distinguant bien les castes d’origine mythologique (brahmanes, guerriers, commerçants et intouchables) des castes dues aux Védas où chaque métier constitue une caste.

En route, nous croisons également des camions décorés de pompons noirs porte-bonheur, ainsi que des remorques “enceintes” si bien nommées !!!

Camions décorés à pompons noirs

Remorque “enceinte”

Après le repas dans un très agréable restaurant de plein air, accueillis par un homme à l’extraordinaire moustache…

Un accueil très coloré

À table

Au menu : un curry, naturellement…

…le paysage prend un aspect de plus en plus désertique : du sable parsemé de buissons, d’arbustes et d’acacias où vagabondent des vaches, des chèvres et quelques chameaux. Quelques fermes isolées produisent du colza et du ricin.

Termitières dans le paysage semi-aride du désert du Thar

Nous approchons de la frontière pakistanaise. C’est là, dans la région de Pakaran, que l’Inde a fait des essais nucléaires souterrains de 1974 à 1999. L’armée y fait fréquemment des exercices et un terrain immense réservé aux militaires borde la route qui nous conduit vers Jaisalmer. On voit à gauche de la route derrière des murs une immense plantation de palmiers à huile qui compte 100 000 arbres .

Les murs de la plantation

Notre guide profite de la longue route pour nous détailler la condition des femmes en Inde. Il distingue les femmes sati (qui se jettent volontairement sur le bûcher de leur mari pour éviter la condition de veuves mais laissent avant de partir la marque vermillon de leur main sur leur maison) des femmes johar qui sautent volontairement dans le feu pour s’éviter le déshonneur, en temps de guerre notamment. Actuellement, la vie difficile des veuves tend à s’adoucir et beaucoup peuvent maintenant se remarier, notamment en ville.

Mais voici Jaisalmer, la dernière ville indienne avant le Pakistan. Ici, autrefois c’était la mer et l’eau y est encore saumâtre. Construite en pierres sèches au 12° siècle, c’est seulement en 1962 que cette ville a été alimentée en eau potable par canalisation.

Ce soir, au Desert Palace,  nous sommes conviés à un apéritif, exceptionnellement autorisé par le directeur de l’hôtel. C’est pour nous l’occasion de découvrir qu’il existe du champagne indien…

Arrivée au Desert Palace – Rafraîchissement

Champagne indien…

Après le repas-buffet, nous montons nous reposer de ce long voyage, car demain au programme figure la découverte de Jaisalmer à pied : il faut être frais et dispos.

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À suivre : Jaisalmer, la ville ocre

 

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