Merveilleuses mosaïques de la villa du Casale

Mardi 8 mai

Lever : 6h 45   Départ : 8h 30.

Comme il reste un peu de temps après le petit déjeuner dans une jolie salle avec un beau buffet, je vais écrire quelques cartes postales.

La route nous emmène loin de la mer, au centre de la Sicile, vers Piazza Armerina. C’est une région de culture : blé, artichauts, oliviers, figuiers de Barbarie, arbres fruitiers et quantités de légumes sous des serres. C’est vraiment le jardin de l’Italie. Quelques villages perchés, quelques petites fermes isolées, le tout sous le soleil de mai : un plaisir pour les yeux.

Mais nous voilà à Piazza Armerina où nous allons visiter

la Villa romaine del Casale.

Quelle merveille !!!

C’est une immense villa du IV° siècle, construite pour un haut dignitaire, probablement un préteur, qui a fait fortune dans le commerce des bêtes sauvages. Elle comporte des dizaines de pièces d’un confort et d’un luxe inouïs. Une coulée de boue de plusieurs mètres d’épaisseur l’a ensevelie durant huit siècles. Retrouvée par hasard, les fouilles n’ont commencé qu’en 1929, faisant alors apparaître les plus belles mosaïques romaines du monde, merveilleusement conservées. La Villa est inscrite au Patrimoine de l’UNESCO depuis 1997 et nous raconte l’art de vivre à la romaine.

En effet, les Romains savaient se créer une vie harmonieuse en profitant de leur temps libre pour s’occuper de leur corps comme de leur esprit. Suivez-moi !

Voici le plan de la Villa, immense et somptueuse comme on peut le constater.

Le plan de la Villa

On entre par les thermes, dont on voit très clairement le système de chauffage par le sol. On y retrouve les bains chauds, les bains tièdes, la salle des frictions, les bains froids, la piscine. On se croirait à Rome. Les mosaïques décrivent les serviteurs, leurs instruments et toutes les étapes du lavage et du massage, comme si on y était.

Les thermes (1) – Les fours servant à chauffer l’eau

Les thermes (2) – Le système de chauffage par le sol

Les thermes (3) – La salle des Frictions

Remarquer au passage le bonnet conique d’un des esclaves, le strigile courbe utilisé pour racler la peau et le flacon d’huile pour réaliser le massage. Le maître de maison dont s’occupent ces esclaves porte des chaussures très semblables à nos tongs actuelles !

Tout à coté, la Salle du Cirque, ainsi nommée car son pavement représente une course de chars comme celles qui se déroulaient au Circus Maximus à Rome, servait en réalité de salle de gymnastique.

La salle du Cirque

On sort alors dans la cour au centre de laquelle un bassin recueille les eaux de pluie qui s’écoulent vers les latrines (collectives comme on peut le constater).

Les latrines

En entrant dans la maison, des personnages portant un rameau de laurier et un chandelier accueillent les invités. Après quoi, on arrive dans le péristyle au centre duquel se trouve une vaste fontaine. C’est là qu’on peut admirer les médaillons représentant des têtes d’animaux sauvages ou domestiques.

Le vestibule

Le péristyle

La fontaine, au centre du péristyle

Mosaïque aux têtes d’animaux

Se succèdent alors de nombreuses pièces comme la Salle des Amours pêcheurs

Salle des Amours pêcheurs

… ou la Salle de la Petite Chasse : le sol de mosaïque nous montre comment se déroulait une battue, la capture des cerfs au filet ou la mise à mort du sanglier à l’épieu par exemple.

Salle de la Petite Chasse – La capture des cerfs

Mort du sanglier

Nous arrivons alors dans une longue galerie de plus de 60 mètres appelée fort justement Promenoir de la Grande Chasse. Elle raconte la capture et le transport des animaux exotiques ou sauvages venus de toutes les provinces de l’Empire Romain. On y voit taureaux, chameaux, tigres, panthères, éléphants, autruches, attrapés et conduits sur un bateau. Remarquer quelques scènes très réalistes comme ce lion s’attaquant à une gazelle.

Montée des autruches sur la passerelle du bateau

Montée de l’éléphant

Le bateau, à voile et à rames

Capture du taureau sauvage

Le lion et la gazelle

Notons encore la Salle des Jeunes Filles en bikini, qui pratiquent la gymnastique et reçoivent des récompenses. On se croirait presque au XXI° siècle !

Salle des jeunes filles en bikini

Et bien d’autres petites pièces encore :

la Salle d’Arion le poète, qui joue de la lyre assis sur un dauphin. Sans doute la salle de musique.

La salle d’Arion

-ou encore le Vestibule du Petit Cirque où l’on voit des enfants s’entraînant à la course de chars, traînés par… des oies ! Sans doute la salle de jeux.

Vestibule du Petit Cirque

-ou encore le Vestibule d’Éros et de Pan. Qui réussira à conquérir l’Amour ? Le dieu sylvestre à cornes et pattes de chèvre ou le petit dieu ailé ? La récompense est déjà prête à être remise au vainqueur : palmes, couronne et même deux petits sacs remplis de deniers d’argent.

Vestibule d’Éros et de Pan

-ou encore la Chambre des Enfants Chasseurs dans laquelle on voit des fillettes cueillant des fleurs, un garçon portant deux paniers de roses et des enfants attrapant un lièvre et un canard.

La chambre des enfants chasseurs – Le porteur de roses

Chasse au lièvre et au canard

Un dernier pour la route ? Voici le Vestibule d’Ulysse et de Polyphème où Ulysse offre au Cyclope le vin qui le plongera dans un profond sommeil.

Ulysse et Polyphème

Et bien entendu le maître de maison disposait d’une pièce de réception, la salle d’audience, appelée ici basilique. Mais il n’en reste presque rien.

Je vous l’avais bien dit : cette villa est une véritable petite merveille !!!

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À suivre : La vallée des temples d’Agrigente

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