La cordillère des Andes sert de frontière naturelle entre l’Argentine et le Chili. Elle culmine à 6959 mètres au mont Aconcagua et plusieurs de ses sommets sont des volcans. Entre les différents massifs, on trouve de hauts plateaux : l’altiplano.
Côté argentin, le climat, froid en Patagonie, est nettement plus clément au nord-ouest où l’on peut cultiver la canne à sucre ou la vigne. Cette partie de l’Argentine est essentiellement peuplée d’Amérindiens. Ils vivent dans des villes fortement marquées par la conquête espagnole.
C’est le cas de Salta. Fondée par les Espagnols, elle s’affranchit de ses colonisateurs à l’époque de l’Indépendance, lors de la bataille de Salta qui voit la victoire du général Belgrano. Au centre, une place carrée, la plaza 9 de julio, bordée par la cathédrale et le Cabildo.
La cathédrale rose et blanche, dédiée à la Vierge du Miracle (Virgen del Milagro), fait penser à un gros gâteau baroque.
À l’intérieur, richement décoré, on découvre un autel baroque,comme inondé d’or…
…et de très belles statues.
De l’autre côté, le Cabildo, ancien hôtel de ville, montre ses arcades, ses balcons…
…et sa tour surmontée d’un joyeux petit diable.
Si l’on s’éloigne du centre, on rencontre l’église San Francisco, également de style baroque…
… où l’on peut admirer un magnifique chemin de croix en émail.
Tout près, s’élève le couvent de San Bernardo…
…à la porte en bois de caroubier.
Un petit musée présente les souvenirs des tribus amérindiennes et même la maquette d’une cité préinca.
Nous rentrons à l’hôtel d’où nous avons une vue imprenable sur la ville.
Le lendemain matin, nous quittons Salta vers le nord. Dans cette région, vivent de nombreux Indiens qui tissent des ponchos, utilisent le bois de cactus , cultivent le maïs et la pomme de terre et élèvent des lamas.
Très vite, le paysage nous fascine : les collines sont colorées !
Nous prenons la direction de Purmamarca, un petit village blotti au fond d’une vallée encadrée par des montagnes bigarrées, d’où son nom de village des 7 couleurs.
Les maisons en adobe (=brique rudimentaire, mêlée de paille et séchée au soleil) s’alignent le long de la rue en terre battue et des boutiques proposent aux touristes cartes postales et souvenirs.
De là, on aperçoit, derrière les maisons, d’extraordinaires collines de toutes les couleurs.
Nous sommes dans la quebrada de Humahuaca (quebrada=vallée encaissée) : une vraie féerie !
Les géologues vous diront qu’il y a des millions d’années cette région était sous la mer et que les sédiments qui contiennent des minerais de fer, de manganèse ou de cuivre expliquent ces multiples couleurs de roches. Mais ne les croyez pas et dites-vous plutôt qu’un artiste a peint ces collines et ces montagnes avec un pinceau géant, trempé dans 7 pots de peinture gris, brun, vert-de-gris, violet, rose, rouge et ocre… Un véritable arc-en-ciel !
À Maimara, le cimetière à flanc de colline attire le regard avec ses tombeaux ornés de fleurs de papier.
De ce village, on peut admirer un des sites les plus spectaculaires de la vallée : la paleta del pintor (la palette du peintre), la bien nommée !
Nous voici à Tilcara, au centre de la quebrada. À proximité, se trouve une pucara, village fortifié datant de l’époque préinca, récemment restauré.
Le visiteur peut déambuler le long des rues, observer la construction des maisons de pierre…
…aux charpentes en bois de cactus et au toit de torchis.
Elles sont basses de plafond et comportent peu d’ouvertures. Le décor végétal se limite aux cactées de toutes sortes, typiques de cette région sèche.
À Huacalera, nous franchissons le tropique du Capricorne.
Le petit village d’Uquia nous réserve une surprise. Sa chapelle recèle un trésor : une collection de neuf tableaux tout à fait étonnants : ces peintures représentent des anges facilement reconnaissables à leurs ailes blanches et rosées, mais ils portent le costume militaire espagnol de l’époque de Charles II (chapeau, manteau à larges manches et gros nœud blanc au-dessous du genou). Ces anges-soldats tiennent chacun une arquebuse, d’où leur nom. Il est hélas interdit de filmer.
Après un repas simple à la pena de Fortunato, nous visitons le village de Humahuaca, terme de notre montée vers le nord.
Dans le square central, une femme de type amérindien porte sur sa tête les chapeaux qu’elle offre à la vente.
Sur le côté, l’église Notre-Dame de la Chandeleur et de Saint Antoine, de style mudéjar, est malheureusement fermée. Elle est protégée par sa sainte patronne Nuestra Senora de la Candelaria.
Tout près, un escalier imposant mène au sommet de la colline. Tout en haut, un Indien immense, brandissant le poing, représente la lutte contre les colons et pour la liberté.
L’hôtel de ville, le Cabildo, montre une tour d’horloge très originale : une statue de Saint François en sort chaque jour à midi.
Il est temps de rentrer, la route est longue et difficile jusqu’à Salta.
Les couleurs des collines sont plus pâles à l’approche de la nuit.
En passant à Tilcara, nous retrouvons les policiers rencontrés le matin : armés jusqu’aux dents, ils font face à une manifestation des plus pacifiques d’une cinquantaine de villageois.
Ces braves gens, si éloignés de la capitale, réclament seulement et en silence une école pour leurs enfants !