Les mines de sel de Wieliczka

Après la visite de Cracovie, intéressante mais incomplète, il est temps de nous rendre dans les mines de sel de Wieliczka.

Arrivée à la mine

Nous resterons plus de deux heures sous terre, mais cela valait le déplacement. Cette mine de sel gemme, exploitée depuis le 13° siècle, est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Au Moyen Âge, la valeur du sel égalait celle de l’or : principale source de richesse des rois de Pologne, elle a permis par exemple la construction de l’Université Jagellonne !!!

Nous descendons alors un interminable escalier en colimaçon qui nous mène à 64 mètres de profondeur. Et nous découvrons avec étonnement tout ce qu’on peut faire avec du sel et l’art des charpentiers pour étayer les galeries. Nous parcourons les quelques kilomètres de tunnels qui relient les salles entre elles.

Voici un exemple d’étayage dans une galerie
Et ici un soutènement de bois très élaboré, aussi beau qu’utile

La première chambre visitée est celle appelée Chambre Nicolas Copernic : certes ce grand homme n’a jamais extrait le sel de cette mine, mais il l’aurait visitée en 1493 en tant qu’étudiant de l’Université. Des travaux pratiques en quelque sorte ! Sa statue a été sculptée dans le sel par Wladyslaw Hapek en 1973, pour le 500° anniversaire de sa naissance.

Dans la chambre Copernic, la statue de Nicolas…

Ensuite, on nous présente la Chambre Janowice dans laquelle des statues de sel illustrent la légende de la bague de fiançailles de la princesse hongroise Kinga, perdue dans son pays et miraculeusement retrouvée dans une motte de sel à Wieliczka, en Pologne, pays de son mari. Devenue depuis la patronne des mineurs, elle a été canonisée en 1999 par le pape Jean-Paul II. Un petit Son et Lumière donne vie à ce récit.

Dans la chambre Janowice

Dans la Chambre Spalone (= brûlée): on nous montre des mineurs (en sel), vêtus de vieux habits mouillés, qui tenaient des flambeaux au bout de longues perches afin d’éliminer le méthane, c’est-à-dire le grisou, source de grand danger pour les travailleurs.

Dans la chambre “Spalone”

La Chambre Sielec est un long couloir qui montre les différents moyens utilisés pour transporter le sel dans les galeries. Il était mis dans des tonneaux que l’on plaçait sur des traîneaux tirés d’abord par des hommes. Plus tard, on utilisa la force du cheval, et au 20° siècle la locomotive.

Le transport du sel à la force de l’homme
Autre type de transport : la charrette
Utilisation du cheval
Reconstitution d’une écurie : les chevaux ne voyaient jamais le jour.

La chambre suivante a été dédiée à Casimir-le-Grand en 1968. C’est que, 600 ans plus tôt, ce grand roi fit enregistrer les droits coutumiers des mineurs et régla la gestion des mines. Une telle législation était devenue nécessaire car le sel servait non seulement au salage des aliments et à leur conservation mais pouvait aussi être utilisée comme monnaie d’échange. Les recettes provenant des mines de Cracovie atteignaient presque un tiers des revenus de l’État. Dans cette Chambre Casimir-le-Grand, a été placé le buste (en sel) du roi par le sculpteur Hapek en 1968.

Le buste en sel du roi Casimir-le-Grand

Nous voici à présent revenus aux temps préhistoriques. En effet, la galerie Kunekunga est une maquette d’un hameau néolithique de la région, car, dès cette période reculée, même s’ils ne connaissaient pas encore le sel gemme, les hommes savaient obtenir le sel à partir de l’eau salée par évaporation. Cette maquette met en scène non seulement la saline mais aussi les maisons, les animaux, les champs cultivés et les paysans taillant le silex pour la confection d’outils.

Scène du hameau néolithique

Encore une grande volée d’escaliers et nous voilà parvenus au deuxième niveau.

À 90 mètres de profondeur, dans la Chambre Pieskowa Skala, on peut voir une ancienne machine en bois qui servait à faire monter les tonneaux de sel vers les étages supérieurs.

Machine en bois permettant de transporter le sel
vers les étages supérieurs

L’un des problèmes rencontrés dans la mine était l’évacuation des eaux souterraines qu’il fallait récupérer dans des cuves à l’aide de tuyaux de bois, puis faire remonter cette eau à la surface du sol. On voit ci-dessous l’eau qui se déverse dans une cuve.

Récupération des eaux salées

Et ci-dessous une machine appelée “Pater Noster”, utilisée pour pomper l’eau depuis le fond de la mine jusqu’à la surface du sol. La chaîne à nœuds de cuir qui tourne sur la poulie ressemble à un rosaire, d’où son nom.

Machine appelée Pater Noster

Puis on passe devant la Chapelle de la Sainte Croix : on y trouve un Crucifix en bois et une sculpture polychrome de Notre-Dame de la Victoire. Ceci nous rappelle que les Polonais sont depuis toujours un peuple très religieux et les mineurs étaient heureux qu’une chapelle soit installée sur leur lieu de travail. Celle-ci n’est d’ailleurs pas la seule.

Le crucifix de la chapelle de la Sainte-Croix

En effet, à 101 mètres de profondeur, (c’est-à-dire quelque 130 marches plus bas ! ), nous sommes épatés en entrant dans la Chapelle Sainte-Kinga : c’est un sanctuaire somptueux de 54 m de long, 15 m de large et 10 m de haut. Quelle merveille !!!

Ici, tout est en sel, même les lustres!

On peut admirer non seulement un autel, mais aussi la statue de Jean-Paul II, la Grotte de Lourdes, la Cène, les Noces de Cana, la Fuite en Égypte, la Nativité, le Golgotha, et tant d’autres bas-reliefs plus beaux les uns que les autres. Et tout cela en sel !

Le grand crucifix devant l’autel
Jean-Paul II
La Nativité
La Vierge à l’Enfant
La fuite en Égypte
Jésus enseignant dans le temple
Les noces de Cana
La Cène, dernier repas du Christ

Cette chapelle est évidemment le clou de la visite…

Arrivés à 123 m de profondeur, à quelques dizaines de marches de plus… , il est possible de prendre un léger repas. Mais pour nous il est temps de remonter. Nous ressortirons dans des conditions un peu difficiles car un des visiteurs de notre groupe manque à l’appel.

Sécurité oblige ! Il a donc fallu le récupérer avant de grimper, entassés comme des moutons, dans un ascenseur sommaire, vers l’air libre, vers la vie enfin !…

Ce soir-là, le repas s’est terminé par un verre de vodka à la cerise :

il fallait bien fêter l’anniversaire de Geneviève !

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Prochaine étape : Un dimanche dans les Tatras

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