Un dimanche dans les Tatras

Dimanche 29 septembre

Ce matin, dès 9h, nous quittons Cracovie par le sud pour Zakopane, dans les Carpates, les Tatras précisément, à la frontière slovaque. Cette chaîne de montagnes sert en effet de frontière entre la Pologne et la Slovaquie.

Le temps est idéal, beau ciel bleu avec quelques nuages pour faire joli, grande douceur. Et nous traversons des paysages de collines et de vallées, avec des vaches et des moutons et de jolis villages perdus dans la verdure. La forêt d’épicéas s’intensifie en même temps que s’élève l’altitude.

Les églises ne sont pas visitables car c’est l’heure de la messe dominicale. À mi-parcours, une bonne nouvelle : la nouvelle route est ouverte depuis hier. Nous irons beaucoup plus vite que par la petite départementale.

Nous faisons une étape à Chocholow.

C’est un très joli village aux maisons de bois typiques de l’architecture de montagne du lieu. Nous faisons une belle balade dans les rues, admirant au passage toutes ces jolies constructions souvent entourées de jardins fleuris.

Mais ce village n’est pas un musée : on voit les gens y vivre et y travailler.

Car ici, les maisons sont construites en bois, souvent en rondins à la manière des isbas russes, et le toit en lattes de bois.

Mais certaines maisons sont à rénover d’urgence !

D’autres plus récentes sont assez vastes pour abriter une nombreuse famille.

Mais la plupart de ces maisons semblent neuves. Notre guide nous a expliqué qu’il existe dans cette région une coutume : les femmes lavent deux fois par an leur façade pour la fête de Pâques et celle de la Fête-Dieu. D’où cet aspect pimpant des habitations.

Cette balade est très plaisante et vivifiante après tous ces jours où notre guide nous a conté bien des malheurs liés à la guerre ou aux destructions de toutes sortes.

Après une bonne heure de marche, nous reprenons la route vers Zakopane, 15 km plus loin. Dès l’arrivée, nous nous installons au restaurant, très jolie auberge typique, décorée d’objets et de vêtements traditionnels.

On nous y a servi de l’oscypek, fromage de brebis fumé et salé, servi frit avec de la confiture de fruits rouges, puis une truite avec ses frites et des boules de sorbet.

À la sortie, une famille venait y fêter le baptême d’un bébé et certains invités portaient la tenue traditionnelle.

Après le déjeuner, balade commentée dans Zakopane où nous découvrons de nouveau de jolies maisons de bois, dont certaines ont plus de cent ans.

La maison Koliba abrite à présent le musée du style Zakopane. C’est la première maison construite dans ce style par l’architecte Witkiewicz qui estimait que cette station de montagne, parfaite pour la santé et le tourisme, devait respecter les règles de l’architecture locale : villas en bois sur un soubassement en pierre, inspirées de l’habitat traditionnel des Carpates, toit en lattes de bois, jolis ornements sculptés, mobilier traditionnel. Nombre d’écrivains et d’artistes ont vécu ici et certains ont tenu à y être enterrés.

Dans ces maisons, il y a une pièce noire, celle où l’on vit et dont murs et mobilier sont noircis par le feu de cheminée, et une pièce blanche, où l’on reçoit ses invités lors des cérémonies familiales et où l’on expose les beaux meubles de famille.

La villa Kominiarski Wierch, grande maison en bois au toit à lattes de bois, tranche avec le style Zakopane par ses lignes courbes qui font plutôt penser à Gaudi…

Nos pas nous conduisent ensuite vers la plus ancienne église de la ville et son cimetière.

Nous entrons dans la petite église de bois avec son autel où brille le tableau de la Vierge Noire, les stations du chemin de croix et même une statue de notre sainte Thérèse de Lisieux.

Tout près, une jolie petite chapelle et un cimetière très typique où sont enterrés nombre de personnes célèbres : croix surmontées d’un petit toit, lumignons, médailles ou autres objets ayant appartenu au défunt décorent les tombes…

C’est dimanche, il fait un temps magnifique et la ville est bondée de touristes. Notre guide nous octroie 50 minutes de temps libre que nous utilisons pour choisir des cartes postales et admirer les passants, assises à l’ombre sur un banc, en face du très chic hôtel-restaurant Sabala.

Nous aurions préféré rentrer plus tôt pour retourner sur le Rynek de Cracovie afin de pénétrer dans la Halle aux Draps.

Hélas ! sur la route du retour, un bouchon gigantesque s’est formé à cause de travaux, et aussi parce que, tout comme nous, de nombreux Cracoviens retournaient chez eux, si bien qu’au lieu de 2h, nous avons mis 3h 30 pour rentrer. La nuit était tombée, tout le monde était fatigué, il n’était plus question d’aller dans le centre historique, difficile d’accès à pied et assez éloigné de notre hôtel.

Nous sommes donc montées directement dans notre chambre avant le dîner servi à 20h 15. Au menu : potage/semoule, rôti de porc/gnocchi, crème avec coulis de framboise.

Demain, nous partons de bonne heure car 300 kilomètres nous séparent de Varsovie. Alors, nous ne tardons pas à nous coucher.

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